Ecrit par Olivier
il y a quelques années

Quand Steve Jobs se confie

Extrait du discours de remise de diplĂŽmes aux Ă©tudiants de l’universitĂ© de Stanford, par Steve Jobs (crĂ©ateur de Apple) le 12 juin 2005:

« J’ai eu la chance d’aimer trĂšs tĂŽt ce que je faisais. J’avais 20 ans lorsque Woz [Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple N.D.L.R.] et moi avons crĂ©Ă© Apple dans le garage de mes parents. Nous avons ensuite travaillĂ© dur et, dix ans plus tard, Apple Ă©tait une sociĂ©tĂ© de plus de 4 000 employĂ©s dont le chiffre d’affaires atteignait 2 milliards de dollars. Nous venions de lancer un an plus tĂŽt notre plus belle crĂ©ation, le Macintosh, et je venais d’avoir 30 ans.

C’est alors que je fus virĂ©. Comment peut-on vous virer d’une sociĂ©tĂ© que vous avez crĂ©Ă©e ? C’est bien simple, Apple ayant pris de l’importance, nous avons engagĂ© quelqu’un qui me semblait avoir les compĂ©tences nĂ©cessaires pour diriger l’entreprise Ă  mes cĂŽtĂ©s et, pendant la premiĂšre annĂ©e, tout se passa bien. Puis nos visions ont divergĂ©, et nous nous sommes brouillĂ©s. Le conseil d’administration s’est rangĂ© de son cĂŽtĂ©. C’est ainsi qu’à 30 ans je me suis retrouvĂ© sur le pavĂ©. VirĂ© avec perte et fracas. La raison d’ĂȘtre de ma vie n’existait plus. J’étais en miettes.

Je restais plusieurs mois sans savoir quoi faire. J’avais l’impression d’avoir trahi la gĂ©nĂ©ration qui m’avait prĂ©cĂ©dĂ© – d’avoir laissĂ© tomber le tĂ©moin au moment oĂč on me le passait. C’était un Ă©chec public, et je songeais mĂȘme Ă  fuir la Silicon Valley. Puis j’ai peu Ă  peu compris une chose – j’aimais toujours ce que je faisais. Ce qui m’était arrivĂ© chez Apple n’y changeait rien. J’avais Ă©tĂ© Ă©conduit, mais j’étais toujours amoureux. J’ai alors dĂ©cidĂ© de repartir de zĂ©ro. »

[…]

« A l’ñge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait Ă  peu prĂšs ceci : « Si vous vivez chaque jour comme s’il Ă©tait le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle m’est restĂ©e en mĂ©moire et, depuis, pendant les trente-trois annĂ©es Ă©coulĂ©es, je me suis regardĂ© dans la glace le matin en me disant : « Si aujourd’hui Ă©tait le dernier jour de ma vie, est-ce que j’aimerais faire ce que je vais faire tout Ă  l’heure ? » Et si la rĂ©ponse est non pendant plusieurs jours Ă  la file, je sais que j’ai besoin de changement.
Avoir en tĂȘte que je peux mourir bientĂŽt est ce que j’ai dĂ©couvert de plus efficace pour m’aider Ă  prendre des dĂ©cisions importantes. Parce que presque tout – tout ce que l’on attend de l’extĂ©rieur, nos vanitĂ©s et nos fiertĂ©s, nos peurs de l’échec – s’efface devant la mort, ne laissant que l’essentiel. Se souvenir que la mort viendra un jour est la meilleure façon d’éviter le piĂšge qui consiste Ă  croire que l’on a quelque chose Ă  perdre. On est dĂ©jĂ  nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre son cƓur. »

[…]

« Votre temps est limitĂ©, ne le gĂąchez pas en menant une existence qui n’est pas la vĂŽtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent Ă  vivre en obĂ©issant Ă  la pensĂ©e d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extĂ©rieur Ă©touffer votre voix intĂ©rieure. Ayez le courage de suivre votre cƓur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez rĂ©ellement devenir. Le reste est secondaire. »

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