Ecrit par Olivier
il y a quelques années

L'état de la planète 2006 » Gros plan sur la Chine et l'Inde

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Magazine n°28 Juillet-août 2006

Edito de Benoît Lambert, rédacteur en chef de L’état de la planète.

Selon un site spécialisé, plusieurs centaines de « déchèteries » françaises et suisses sont encore des « déchetteries ». Or l’Académie française a tranché et opté pour un seul « t ». « Déchetterie » doit donc être remplacé par « déchèterie ». Voici au moins une chose de réglée.

Mais il y a le reste. Le reste c’est une multitude d’enjeux et de problèmes non résolus : les mouvements des déchets, et en particulier les déchets électroniques (voir nos 2 articles), la gestion des déchets dans les aéroports, les gares et les transports publics, le recyclage du papier, le compost et sa gestion, l’amiante, les incitations économiques, les boues d’épuration, les déchets hospitaliers, la méthanisation, les emballages biodégradables, les taxes sur les emballages, les sites contaminés, les pneus, les huiles, la transparence des coûts, la durabilité des produits… Sans compter les déchets nucléaires, une question métaphysique à elle toute seule. Bref, le sujet, s’il est expéditif pour plusieurs, est une véritable science pour d’autres.

Et il est temps ! Car jusqu’ici la gestion des déchets par les sociétés industrialisées a plutôt été caractérisée par une attitude de laisser-faire, proto-scientifique, irresponsable. Après moi le déluge ! Amiante, produits toxiques, des montagnes de déchets (littéralement !) : le moins que l’on puisse dire, c’est que dans ce domaine, il n’y a pas pénurie. Pourtant, il suffit souvent d’un peu de volonté, et d’un minime surcoût à l’achat pour revaloriser les déchets, et les transformer en une source d’emplois.

Or cette revalorisation ne se fera pas sans une stratégie, en amont, celle de l’écologie industrielle (nous vous invitons à ré-écouter notre interview avec Suren Erkman dans Reportages audio / diapo, remarquable par sa clarté). Non seulement les produits seront, selon cette conception de l’économie, ré-introduits dans le circuit de la production, mais en amont, les « futurs ex-produits » seront conçus en ayant à l’esprit avec cette récupération et cette revalorisation.

La Suisse, en avance sur ses voisins, dépasse les 90% de récupération pour le verre et l’aluminium. Cette performance démontre que c’est possible, surtout lorsque les pouvoirs publics tracent la voie en devenant clients des diverses filières, comme le fait la pépinière des Bornaches à Genève (notre reportage audio / diapo dans ce numéro avec le maire de Genève, M. Manuel Tornare, et M. Alain Yenni, responsable de la pépinière).

L’enjeu est titanesque : réduction de l’extraction minière, à laquelle le recyclage doit progressivement se substituer, préservation des habitats forestiers, élimination de la pollution dans notre environnement, sécurité de nos lieux de vie, préservation des paysages, la liste et longue et l’enjeux mérite que nous soyons ambitieux en nous fixant le seul objectif valable, zéro déchets.

Nature & environnement